Qu'est-ce qu'un produit éthique ?

Certifications, labels, et caractéristiques des articles

Un produit pour être éthique doit répondre à un ensemble de critères environnementaux et sociaux qui sont inhérents au développement durable et à la responsabilité sociale des entreprises. A noter que le mot « éthique » s’utilise couramment de deux façons, à savoir d’une manière étendue et globale comme dans la définition ci-dessus du produit éthique ; il a aussi un usage plus ciblé sur les aspects humains / comportementaux.

L’environnement et le caractère écologique.

Pour l’impact environnemental des produits industrialisés, nous parlons d’éco-conception.

L’écoconception est une approche globale dont l’objectif est de réduire l’impact d’un produit sur l’environnement à toutes les étapes de sa fabrication et de son cycle de vie. Cet impact est évalué aussi bien pour les matières premières, que pour l’énergie et l’eau consommées, l’élimination des déchets, la destruction du produit en fin de vie ou sa capacité à être recyclé. La matière première, avec ses conditions de production, est un élément central de l’éco-conception qu’elle soit naturelle et/ou recyclée et recyclable.

Un autre critère inhérent à un produit éthique est sa durabilité. Par exemple un vêtement qui s'abime rapidement ne peut pas prétendre être éthique même si il répond aux autres critères.Certains produits, notamment certains produits artisanaux, peuvent être éco-conçus de façon assez évidente ; leur impact sur l’environnement peut faire l’objet d’une approche simplifiée.

Cette évaluation reste cependant autant nécessaire que pour un produit industrialisé afin de pouvoir objectivement prétendre être éthiques, tant sur le caractère environnemental que social.Le social ou sociétal. Dans certaines définitions normées, des discussions de fond ont lieu sur l’emploi du mot « social » ou « sociétal ». Ceci est lié notamment au fait que ces définitions proviennent de traductions de l’anglais avec des écarts sémantiques et culturels, mais aussi de différences de portées entre ces deux mots français.

Le « social » porte en entreprise principalement sur les conditions de travail et dans la société renvoie à une notion de statut. Le « sociétal » est plus générique et concerne plus particulièrement l’impact sur la société et les populations.Les critères sociaux/sociétaux des produits éthiques portent sur les conditions de travail avec le respect des « Droits de l’homme » et de façon plus étendue sur les conditions de vie des producteurs et travailleurs.

L’impact éventuel sur la société et les populations est également concerné mais peut faire l’objet de l’approche environnementale.Comment connaître la réalité d’une démarche éthique ?  Des certifications et des labellisations existent afin d’assurer à l’acheteur et au destinataire final d’un produit que celui-ci est éthique et dans quelle mesure. Car sous le terme de « produit éthique » se cachent des niveaux d’éthiques très différents dont les contours sont plus au moins bien définis selon les démarches et les référentiels.

A ce jour, le plus haut niveau d’éthique certifié pour un produit et pour le fonctionnement d’une organisation, est celui conféré par la norme SA 8000 conçue par S.A.I. / Social Accountability International.

Cette norme est la référence en matière de responsabilité sociale des entreprises. Comme tous les référentiels dignes de ce nom, cette norme est évolutive.Il y a 2 principaux cas de figure. Soit l’organisation, l’entreprise est certifiée, soit non. Il est évident que l’on peut difficilement demander à une très petite structure d’être certifiée SA 8000.

Par contre, toute organisation d’une certaine envergure et prétendant à cette démarche et à cette image devrait au moins l’initier. Une structure non certifiée peut aussi utiliser ce référentiel comme guide afin de structurer et d’optimiser sa démarche éthique. Dans tous les cas, en l’absence de certification, l’organisme ou l’entreprise prétendant à une démarche éthique doit donner l’entière transparence sur le fonctionnement de son entreprise et la fabrication de ses produits à toutes les étapes de sa fabrication, de la matière première au produit fini. Elle doit aussi permettre à un intervenant de venir l’auditer (ainsi que ses producteurs, fabricants et sous-traitants) qu’il soit l’acheteur (professionnel) ou un auditeur indépendant. Deux conditions devraient être incompressibles.

D’une part, que l’organisme accepte d’éventuels audits surprise pour contrôler in situ la traçabilité des produits. La problématique des visites très organisées est connue… Certains pays d'Asie en sont les spécialistes ; mais d’autres n’ont rien à leur envier non plus. Et d’autre part, que l’évaluation soit réalisée par une personne compétente. Dans l’absolu il faut qu’elle soit indépendante de l’entité concernée ; la question de l’indépendance étant un sujet complexe.Ces conditions étant réunies, une évaluation peut se faire sur questionnaire. Un auditeur compétent peut déjà se faire une idée assez précise du caractère éthique d’une démarche et d’un produit à partir d’un questionnaire écrit et d’un entretien approfondi. Cette évaluation pour être totalement confirmée devrait être cependant complétée d'un ou de plusieurs audits.

Dans tous les cas, tout progrès réalisé dans la sélection des produits et dans les pratiques des organisations est un pas de réalisé pour le développement durable.Nous pouvons souvent entendre ou lire : « Pour obtenir la reconnaissance comme une organisation de commerce équitable, il ne suffit pas d'être éthique. » Cette affirmation est inexacte autant qu'ambiguë et le problème est mal posé.

Il se trouve qu’une quantité d'organisations, mettant sur le marché des produits estampillés « commerce équitable » ne pourrait pas obtenir une certification éthique selon le référentiel SA8000 « Responsabilité Sociale des Entreprises ». D’autant que la réalité d'une démarche équitable est imbriquée avec celle du marketing. A l’inverse certaines entreprises certifiées éthiques sont au-dessus du niveau d’exigences du commerce équitable ; attendu que certaines exigences du commerce équitable n'en font pas partie.

Mais il n’y a que des cas particuliers et très disparates, certaines cumulent toutes les exigences et vont même pus loin que les deux domaines réunis, ceci de leur propre volonté.Ces systèmes de référence sont en fait différents tout en ayant certaines exigences communes. Mais l'obtention de la reconnaissance "commerce équitable" est bien plus accessible que celle certifiée en matière de Responsabilité Sociale des Entreprises.Un des problèmes est également et surtout que le mot « éthique » est utilisé à tort et à travers, souvent de façon abusive, à commencer par certains acteurs du système dont les media, avant même les entreprises concernées. La confusion est entretenue.Nous pouvons constater qu'il y a beaucoup trop de déclarations et de labels auto-proclamés n’apportant pas la preuve de cette démarche éthique et/ou équitable.

Il est fortement souhaitable que des règles claires et homogènes soit définies pour le commerce équitable et la dénomination  éthique » en faisant en sorte que la parole du plus-disant et du plus-présent dans les média ne fasse pas toujours référence, et que le citoyen puisse s'y retrouver dans la jungle des normes et des labels.

© Wonderful Monde - Ethic Attitude

Notre catalogue d'articles éthiques et eco-responsables

  • Vetements ethiquesQui fabrique mes vêtements et comment ?

2009

Articles sur des sujets proches :

La RSE : Responsabilité Sociale - ou sociétale - des Entreprises

.

Pourquoi un vêtement en coton biologique ?

.

La mode éthique, une mode de qualité élaborée dans le respect de tous

.

remonter